Ce discours a été prononcé à l'occasion de l'anniversaire de la vénérée Zeynab Al-Kubra (que les salutations de Dieu soient sur elle) ainsi que pour la journée des infirmiers.
Au Nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux (1)
Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations sur notre Maître Muhammad et sa pure Lignée, en particulier sur celui qui représente le trésor d'Allah sur Terre !
Je tiens à tous vous féliciter, chers frères et sœurs, honorables et respectables professionnels de santé à l'occasion de l'anniversaire de la vénérée Zeynab Al-Kubra (que les salutations de Dieu soient sur elle) et de la journée des infirmiers.
Cette rencontre est l’occasion de parler de ceux qui ont veillé à notre santé les chers infirmiers et infirmières. Avant cela, j'estime nécessaire de soulever quelques points en l'honneur de la grande dame de Karbala, la vénérée Zeynab Al-Kubra (que les salutations de Dieu soient sur elle). De nombreuses discussions ont eu lieu et de nombreuses remarques élogieuses ont été faites à propos de Zeynab Al-Kubra. Celles-ci étaient correctes et appropriées, mais il y a deux points importants dans la vie de cette grande personnalité, que je souhaite aborder ici :
Le premier et le plus important est que Zeynab Al-Kubra (que les salutations de Dieu soient sur elle) a réussi à montrer au monde entier et a gravé dans l’histoire les grandes capacités spirituelles et intellectuelles des femmes C'est une chose très importante. Malgré les personnes qui dénigraient la gente féminine à cette époque et encore aujourd’hui, Zeynab Al-Kubra a réussi à montrer le statut élevé ainsi que la grande force intellectuelle et spirituelle des femmes. Je donnerai une brève explication à ce sujet. Aujourd'hui, c’est une réalité que les femmes sont dénigrées et que les occidentaux sont à l’avant-garde de ce dangereux mouvement. Cependant, je ne veux pas m’étendre sur ce sujet. Cette grande personnalité, Zeynab Al-Kubra (que les salutations de Dieu soient sur elle), a montré que les femmes peuvent être un océan de patience et d'endurance, et un sommet de sagesse et de bon sens. Zeynab Al-Kubra (que les salutations de Dieu soient sur elle) l’a montré en pratique, non seulement à ceux qui vivaient à Kufa et au Levant à cette époque, mais l’a aussi inscrit dans toute l'histoire de l'humanité.
Il est impossible de décrire la patience et l’endurance dont a fait preuve Zeynab Al-Kubra. Tout d'abord, sa patience face aux nombreux martyrs, en une demi-journée ou à peine une journée, elle a perdu dix-huit de ses proches. L’un d’entre eux était son frère - l’Argument de Dieu, le Maître des martyrs (que les salutations de Dieu soient sur lui). Elle a fait preuve de patience alors qu’ils sont tous tombés martyrs sous ses yeux. Parmi eux, figuraient également deux de ses enfants. Même une montagne s'effondrerait face à une telle souffrance, mais Zeynab Al-Kubra a su rester patiente et endurante. Par la suite, elle a accompli ses tâches grâce à sa force spirituelle. Si elle avait été impatiente et agitée, elle n'aurait pu prononcer ces discours et lancer ce grand mouvement. Ainsi, un point de notre discours est la patience face aux martyrs.
Elle a également fait preuve de patience face aux insultes. Cette femme qui avait vécu dans le plus grand respect et que tout le monde avait en haute estime depuis sa naissance, a été insultée par les voyous et les truands de l'armée omeyyade, mais elle a été patiente et a tenu bon.
Elle a aussi démontré sa patience face à l'immense responsabilité qu’elle a eu de gérer les orphelins et les femmes en deuil. Au cours de ce voyage difficile, elle a réussi à rassembler et à protéger des dizaines de femmes et enfants, endeuillés, blessés et meurtis. Ce sont les accomplissements de Zeynab. En effet, Zeynab Al-Kubra était un océan de patience, de sérénité et d'endurance. Elle a montré qu’une femme peut atteindre ce haut niveau de puissance psychologique et spirituel. En plus de cela, elle a également soigné « l’Argument de Dieu », l’Imam Sadjad (que les salutations de Dieu soient sur lui). Cela demandait aussi de la patience, mais elle l’a accompli de la meilleure manière possible. Voici donc les points qui concernaient la patience.
Quant à sa sagesse, le comportement intelligent et perspicace dont elle a fait preuve pendant sa captivité, étaient vraiment incroyables. Je crois que nous devrions étudier, discuter, écrire et parler de chaque partie de ce comportement et produire des œuvres artistiques à ce sujet, car ce n'est pas une question mineure.
D’autant plus que cette résistance et cette puissance morale se sont manifestées face aux dirigeants, arrogants et orgueilleux, de son époque. À Kufa, quand Ibn-Ziad s'est adressé à elle avec insolence en ricanant et en disant : « Vous avez vu ce qu’il s’est passé ? Vous avez été vaincus ! » à cela, elle a répondu : « Je n'ai rien vu d'autre que de la beauté » (2). Sa réponse était telle une gifle au visage de cet homme arrogant et malveillant qu’était Ibn-Ziad. Lorsque Yazid a aussi prononcé des paroles absurdes et stupides, la Vénérée Zeynab a répondu de manière fracassante. Elle a fait cette déclaration bien connue et vraiment historique : « Faites tout ce qui est en votre pouvoir et utilisez toutes les ruses que vous pouvez, mais par Allah, vous ne pourrez pas effacer notre souvenir »(3). À qui s'adresse-t-elle en disant cela ? À Yazid, cet homme arrogant, hautain, tyrannique et sanguinaire. Cela démontre la force psychologique qu’une femme peut avoir. Quelle puissance ! Quelle grandeur ! Ces qualités sont signe de sagesse et de perspicacité. Ces déclarations ont été faites avec finesse. Par contre, quand elle s'adresse au peuple, elle ne met en avant sa force, elle fait plutôt des remarques critiques, explique les choses et blâme un peuple qui ne sait pas ce qu'il a fait et ce qu'il aurait dû faire.
À Kufa, quand la Vénérée Zeynab a prononcé son discours, les gens se sont mis à pleurer. Puis, elle (que les salutations de Dieu soient sur elle) a dit : « Vous pleurez ? Que vos larmes ne sèchent pas et que vos gémissements ne s'arrêtent pas ». En d'autres termes, elle leur a dit : « Savez-vous ce que vous venez de faire ? » Puis elle dit : « vous êtes comme une femme qui défait ses tissages après les avoir attachés fermement » (4). Vous avez détruit tous vos efforts passés. Elle parlait sur ce ton. Je pense qu’il est très probable que le sermon de la Vénérée Zeynab soit une des raisons qui a motivé le soulèvement des Tawwabin (les repentis) à Kufa. Ce point concernait la personnalité de Zeynab Al-Kubra. En somme, à travers son comportement et ses déclarations, elle a montré les capacités spirituelles et intelectuelles de la femme. Elle s’exprimait tel que le Commandeur des Croyants et tenait bon comme le Saint Prophète l'a fait face aux mécréants. C'est la capacité qu’une femme peut avoir.
Un autre point important de la vie de cette grande personnalité qui démontre encore une fois sa capacité de gestion est le mouvement qu’elle a lancé pour exposer et propager le récit véridique de cet évènement. Elle n’a pas laissé l’opportunité à l’ennemi d’imposer son propre récit. Elle a fait en sorte que son récit s’impose dans l'opinion publique. Le récit de l'événement d'Achoura par Zeynab Al-Kubra est resté dans l'histoire jusqu'à aujourd'hui. À cette époque aussi, il a influencé les gens du Levant et de Kufa, et ses effets ont duré tout au long de la dynastie omeyyade et ont conduit à son renversement. C’est une leçon à retenir. Je l’ai toujours dit, c'est vous qui devez raconter les vérités de votre société, de votre pays et de votre Révolution. Si vous ne les racontez pas, l'ennemi le fera à sa manière. Il dira des mensonges et il justifiera ses actions d'une manière complètement fausse. Il inversera la place de l'oppresseur et de l'opprimé. Si vous ne racontez pas le démantèlement du “Nid d'espions” [l’ambassade des États-Unis à Téhéran, ndt.] – et malheureusement, nous ne l'avons pas fait - l'ennemi le racontera, comme il l'a déjà fait, et fournira des informations mensongères. Nous nous devons de présenter la réalité des faits, c’est la responsabilité de nos jeunes.
Passons maintenant aux sujets qui concernent les infirmiers et plus précisément les valeurs de leur métier. J’évoquerai quelques points à ce sujet. Ensuite, je me pencherai sur les épreuves et les difficultés qu’endurent les infirmiers. Nous devons les connaître. La nation iranienne doit savoir ce que les infirmiers endurent dans leur travail. Un autre point concerne leurs revendications. Nous avons heureusement des responsables ici présents à la réunion. Je vais en énumérer une partie.
Parlons maintenant des valeurs du métier d’infirmier. La principale valeur est de venir en aide aux personnes qui en ont besoin. En d'autres termes, un infirmier est une personne qui aide une autre personne, quel que soit le domaine : lui donner à boire, à manger, des médicaments, lui fournir un certain confort pour dormir etc. Tels des anges gardiens, les infirmiers viennent en aide à ces personnes qui en ont grandement besoin. Aider une personne est une valeur élevée dans toutes les cultures, et encore plus dans le cas de personnes malades. C'est un point important concernant l’aide aux nécessiteux. Celle-ci a toujours fait partie des ordonnances de ceux qui guident vers le bien et de ceux qui sont sur le chemin du monothéisme et de la morale. En d'autres termes, vous, les infirmiers, obéissez à une ordonnance importante du monothéisme lorsque vous faites votre travail. Telle est l'importance de ce travail. C'est une valeur très élevée. Voilà le premier point.
Une autre action valorisante du métier d’infirmiers réside dans sa pénibilité. Il y a plus de récompenses et de valeur dans les tâches difficiles. D’un point de vue divin, une tâche difficile pour laquelle nous endurons des épreuves, a plus de valeur. Je discuterai plus tard, brièvement de ces difficultés. Par conséquent, le métier d’infirmier a une valeur supérieure et plus importante que d'autres aides, parce que c'est un métier difficile.
Une autre valeur des soins infirmiers réside dans le sentiment de sécurité qu’ils apportent. La sécurité de qui ? D'abord celle du patient. Lorsqu'un infirmier s'occupe du patient, celui-ci se sent en sécurité. Deuxièmement, les proches se sentent rassurés qu’un infirmier veille sur leur malade à l’hôpital. Sans cette présence, les proches se sentiraient anxieux et inquiets. Et troisièmement, ils sont une source de sécurité pour l’ensemble du peuple. Toute personne consciencieuse se sent préoccupée par la douleur et la souffrance des autres. S'il n'y avait pas d’infirmiers, ni personne pour s'occuper d'un patient qui souffre, qui n’a ni à manger ni à boire, nous serions inquiets mais puisqu’il y a un infirmier sur place,, nous nous sentons rassurés. Ainsi, les infirmiers sont une source de sécurité pour le patient, pour les membres de sa famille et pour le reste de la population, car ils apaisent nos inquiétudes. Par conséquent, sur cette base, non seulement les patients, mais aussi les autres personnes qui n'ont aucune relation avec ces patients, sont redevables envers les infirmiers parce qu’ils leur procurent un sentiment de sécurité et d'assurance.
Le fait même d’exercer le métier d’infirmier en Iran est une valeur en soi car la nation iranienne subit, de plein fouet, la souffrance que lui infligent ses ennemis arrogants et qui plus est, s’en réjouissent. Vous ne le croyez pas ? Les ennemis se réjouissent de la souffrance de la nation iranienne. Quelle en est la preuve ? Les bombardements chimiques à l’époque de la guerre défensive sacrée en sont la preuve. À la suite de ceux-ci, desmilliers de jeunes ont été atteints de maladies graves, douloureuses et incurables. Parfois, des familles entières, même des enfants ont également été atteints. Bien sûr, les bombardements chimiques ont été perpétrés par Saddam, mais qui lui a fourni les bombes ? Qui lui a fourni les substances chimiques ? Qui lui a donné la permission de les utiliser ? Qui a observé la situation avec satisfaction ? La simple possibilité qu'un pays possède des armes chimiques provoque un énorme tollé dans le monde aujourd'hui, mais Saddam larguait des bombes chimiques sans retenue. Les États-Unis, l'Angleterre, la France et d'autres pays le regardaient faire, voire l'admiraient et l'aidaient ! Par conséquent, ils se réjouissent toujours des souffrances de la nation iranienne. Un autre exemple est l’embargo sur les médicaments. Dieu nous a fait miséricorde en permettant à nos jeunes scientifiques de produire le vaccin contre le coronavirus. Les ennemis ont vu que s'ils fermaient cette porte et nous empêchaient d'importer le vaccin, l'Iran le produirait lui-même. Si nos jeunes scientifiques n'avaient pas produit de vaccin, on ne sait pas comment celui-ci aurait pu être disponible pour la nation iranienne et les responsables du pays. On voit comment ils se réjouissent de la souffrance de la nation iranienne.
Dans de telles circonstances, si vous, infirmiers et infirmières, pouvez mettre un sourire sur les lèvres d'un patient et de sa famille, vous êtes en fait, engagés dans un djihad (combat) contre l'arrogance. C'est pourquoi les soins infirmiers peuvent également être qualifiés de lutte contre l'arrogance. On voit la position qu’occupe l’ensemble des infirmiers au sein de la société. Ils ont beaucoup de valeur. J’ai seulement énoncé quelques points des valeurs de ce métier mais nous pouvons en citer davantage.
Quant aux difficultés et aux aspects amers de la vie des infirmiers, sachez que ce métier est difficile à assumer.C’est compliqué de voir constamment les douleurs, les souffrances, les gémissements et l'insomnie des patients. C'est une des choses les plus difficiles pour l’être humain. En effet, les difficultés du métier d’infirmier sont multiples. Le fait d’assister en continu des personnes malades, de répondre à leurs besoins vitaux, de les voir souffrir, de devoir trouver un soin adapté à leurs douleurs ainsi que de répondre aux différents problèmes que peut avoir un malade durant toute une journée; tout cela fait partie des difficultés du métier d’infirmier. On voit donc que la nature-même de cette profession se fonde sur la difficulté.
Parfois, ces épreuves se multiplient, comme pendant la pandémie de coronavirus et la guerre défensive sacrée.Durant la guerre, ces mêmes difficultés existaient aussi. La plupart d'entre vous sont jeunes et ne se souviennent pas de ces jours-là. Ceux qui étaient présents sur le terrain, savent de quoi je parle. A l'époque de la guerre, nous avions un certain nombre d'hôpitaux pas loin du front. J'ai moi-même vu ces hôpitaux de près. Il y avait des médecins et des infirmiers dans ces hôpitaux qui subissaient de violents bombardements. J'étais moi-même présent dans l'un de ces hôpitaux lorsqu'il a été bombardé. J'ai vécu ces bombardements intenses. Les secouristes avançaient au milieu du feu et du sang, tout cela nous rappelle les épreuves de la guerre, qui étaient bien plus importantes.
Cela a aussi été le cas au cours de la pandémie du coronavirus. Le travail est devenu beaucoup plus difficile. Les heures de travail ont augmenté et les jours de congé ont diminué. Pendant les vacances de Norouz [Nouvel An], les infirmiers n'avaient pas de temps à consacrer à leur propre famille, leurs enfants, leur conjoint et leurs parents. Ce sont des choses significatives et importantes. À une période où tout le monde se repose et profite de son temps, les infirmiers et infirmières doivent faire face à ces incidents et maladies difficiles, et ne peuvent pas rentrer chez eux. Tout cela est très dur. Ils ont également été témoins de nombreux décès. À quel point une personne peut-elle supporter de voir les gens mourir ? Durant cette pandémie, les infirmiers ont été témoins du décès de nombreuses personnes – âgées, jeunes, hommes et femmes. Ce sont des choses extrêmement compliquées à vivre.
En outre, ils ont assisté à la mort de leurs propres collègues. Combien de leurs collègues sont décédés ! Il y a quelques jours encore, leurs collègues étaient à leurs côtés, mais ils ont été infectés par le Corona et sont décédés. Ce sont des choses difficiles à supporter. À mon avis, la nation iranienne devrait voir et comprendre ces difficultés et apprécier la valeur des infirmiers. En plus de tous ces dangers, il y a le risque constant d’être infecté par cette maladie mortelle. Combien d'infirmiers ont été infectés ! Chaque infirmier et infirmière considèrent probable d’être contaminé du jour au lendemain. C'est un danger considérable. Dans le passé, nous avions entendu parler des épidémies de choléra, de peste etc. Il y avait des personnes qui aidaient les patients, veillaient sur eux et les soignaient, mais elles étaient infectées à leur tour et mouraient. Ces cas étaient rares. Cependant, nous avons été témoins de cas bien plus nombreux à notre propre époque.
Je dois parler aussi ici des volontaires qui coopéraient avec les infirmiers : les religieux, les étudiants et d’autres jeunes qui se rendaient dans les hôpitaux, apprenaient quelques techniques pour aider. Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient. La même chose est arrivée à l’époque de la guerre défensive sacrée. Des personnes dont ce n’était pas la profession, sont entrées dans l'arène pour aider les infirmiers à cette époque aussi. Poussés par leur sens des responsabilités, ils se rendaient dans les hôpitaux et aidaient le personnel médical de toutes les manières possibles. À mon avis, cela indique une vérité importante et éclatante concernant notre cher pays et notre cher peuple. Tout cela reflète l'énergie, le dynamisme et la conscience de la nation iranienne. Cet aspect est commun dans la nation iranienne et nous l’avons remarqué à plusieurs reprises par le passé lors d’évènements de ce genre. Je n'ai mentionné que ce qui concerne les infirmiers, mais cela s’applique à d’autres domaines. Cet engagement et ce sens des responsabilités se sont manifestés à différentes reprises dans la nation iranienne en commençant avant la Révolution avec les combats menés contre l'oppression monarchique en passant par les différents évènements de la Révolution et ceux de la guerre défensive sacrée jusqu’à la pandémie du Coronavirus. Cet engagement et cette identité ont traversé les époques et nous voyons encore aujourd’hui, avec la pandémie du Corona et les progrès scientifiques qui ont émergé, leur éclat.
Cela montre l’identité de notre nation. Ce mouvement nourrit son identité. Une identité dont émergent des héros comme le martyr Soleimani, le martyr Fakhrizadeh et le martyr Shahriari. C'est une vérité qui se manifeste sous diverses formes. C’est l'identité de la nation iranienne. Ces vérités créent une identité à la nation iranienne, la représentent et la renforcent également. Nous avons évoqué là les différentes difficultés que traversent les infirmiers.
Je souhaite maintenant m’adresser à nos artistes. Nous manquons d’interprétations artistiques de ces évènements. Les incidents à l'hôpital dont j'ai parlé en sont un exemple. Les épreuves et les difficultés auxquelles sont confrontés les infirmiers ont un potentiel artistique. Dans le domaine artistique en occident, on qualifie cela de potentiel dramatique. On peut en faire des œuvres artistiques très intéressantes. Pour cela, il faudrait que les artistes s'intéressent à ce domaine et développent leur art par différents moyens, tels que le théâtre, la poésie, l’art plastique etc. Cela est une grande ressource culturelle. Tout le monde doit les utiliser, mais ceux qui peuvent en tirer le meilleur parti sont nos artistes. Heureusement, nous ne manquons pas d'artistes engagés et dévoués. Je les invite à prendre part à ce projet. Nous avons brièvement discuté des épreuves et des difficultés mais bien sûr, on pourrait en dire beaucoup plus à ce sujet.
C’est le renforcement du secteur médical qui est la principale revendication de cette communauté. Pour être bref, la communauté infirmière attend de nous tous - en particulier des organismes responsables et du ministre concerné qui est également présent - que nous la soutenions. Si nous ne le faisons pas, nous en subirons les conséquences au moment fatidique. La pandémie de la Covid-19 nous l’a clairement montré. Au moment où on en aura le plus besoin, nous serons le plus vulnérables. La communauté infirmière doit être renforcée pour les jours difficiles. Il se peut que nous ne ressentons pas le besoin de cet effort mais le besoin est bien présent car nous avons actuellement beaucoup de problèmes en termes de ressources. J’y reviendrai plus tard. Toutefois, supposons que ce besoin n’existe pas : si nous ne renforçons pas cette communauté, au moment voulu, comme lors de la pandémie du Corona, nous en pâtirons.
L’une de lors revendications est plus précisément la tarification des soins infirmiers. C’est même leur principale demande. Je l'ai déjà dit il y a un an (5) et j'ai beaucoup insisté, mais malheureusement, ceux qui étaient en charge ne l’ont pas fait La loi sur les tarifications a été rédigée en 2007. Cependant, la réglementation liée à cette loi n’a jamais été rédigée; même pas par le gouvernement précédent, et ce, jusqu’au dernier jour. En d'autres termes, la loi existe bel et bien depuis quatorze ans, sans réglementation précise. Pourquoi cela ? J'insiste pour que cette question de la tarification soit régularisée par le ministère de la Santé au cours même de ce gouvernement. Il s'agit d'une demande importante pour les infirmiers, qui est d’ailleurs légitime.
Une autre revendication encore concerne le manque d'infirmiers. Nous n'avons pas le nombre d'infirmiers nécessaire. Les statistiques nous le démontrent lorsque nous comparons nos chiffres avec la moyenne mondiale. Maintenant, ces chiffres peuvent être inexacts, ce n’est pas le sujet de mon propos. Je veux juste ici pointer ce manque réel qui existe. Nous n'avons pas autant d'infirmiers que de lits d'hôpitaux. Certains parlent de 100,000 et d’autres mentionnent un nombre moins important. Je ne veux pas ici définir de chiffre exact car je ne sais pas précisément de combien il s’agit, mais je sais qu'il y a une pénurie d'infirmiers. Le nombre d'infirmiers devrait être évalué en fonction de nos besoins car le nombre actuel est insuffisant. Bien sûr, ce n'est pas une tâche qui peut être accomplie en un ou deux mois, cela prend du temps, mais elle doit être accomplie, si Dieu le veut.
Une autre revendication est la sécurité de l'emploi. Durant les années précédentes, nous l’avons vécu et cette problématique a ressurgi avec la pandémie. Des gens ont été appelés à venir travailler et ont signé des contrats à court terme, mais dès que les besoins ont été satisfaits, on leur a demandé de partir. Sans sécurité de l’emploi, pour quel motif s'engage-t-on dans une carrière d’infirmiers ? Par conséquent, la sécurité de l’emploi est une des diverses exigences des infirmiers. Il ne faut pas les considérer comme des saisonniers qu’on embauche aujourd’hui et qu’on licencie demain. La sécurité de l’emploi est importante et les experts savent comment la mettre en place. Il y a aussi d'autres revendications, mais il ne nous reste plus de temps, je m’arrête donc sur cela. Je demande aux personnes concernées du ministère de la Santé de suivre ces questions.
Il y a deux points qui ne concernent pas les infirmiers, mais qui sont liés à la question de la santé. Je souhaite en discuter car ils sont importants. Un point concerne le système de santé du pays. J'ai également insisté sur cette question dans le passé (6). Au cours des années 1980 et 1990, l'administration et les organisations se concentraient sur la santé et la prévention, ce qui a eu de très bons effets. Nous devons adopter la même politique. C'est important. Mieux vaut prévenir que guérir. Le soin est nécessaire et je ne veux pas dire que nous devons l'ignorer, mais nous ne devons pas non plus ignorer la prévention. Pour cela, l’exigence est de revenir au système de santé qui a été créé auparavant et qui avait certains avantages. Le système qui existe actuellement, est faible et a été délaissé. Il doit être renforcé et repensé. Si ce système voit le jour, on pourra accomplir de grandes tâches à des coûts moins importants.
Le deuxième point est la répartition équitable des médecins sur le territoire. La question de savoir s’il y a assez de médecins ou non est un sujet dans lequel je ne veux pas rentrer. Les spécialistes pourront se prononcer. Ce que je sais, c’est que la répartition des médecins sur le territoire n’est pas équitable. Dans certaines régions reculées du pays, nous avons un réel manque. Nous devons prendre cette affaire au sérieux.
Vous devez demander l'aide d’Allah, le Très-Haut, et compter sur Lui. Nous devons demander à Dieu de nous aider dans toutes les affaires du pays et de la vie. Nous devons implorer Dieu et nous appuyer sur Lui : « Et pour celui qui met sa confiance en Allah, Allah lui suffit » [Al-Talaq, Verset 3]. Quiconque s'en remet à Dieu, Il lui suffit. Bien sûr, compter sur Dieu ne signifie pas que nous ne devons pas travailler. Cela signifie que vous devez travailler dur en faisant confiance aux promesses de Dieu qui a dit qu'Il bénira vos efforts. Nous devons faire confiance aux promesses divines.
J'espère que vous aurez un avenir meilleur, si Dieu le veut. J'espère que la nation iranienne bénéficiera de vos efforts et de vos services, et qu'Allah, le Très-Haut, vous récompensera tous, chers infirmiers et infirmières. J'espère qu'Il rendra la nation iranienne victorieuse et glorieuse dans tous ses combats contre les ennemis.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent
- Au début de cette rencontre, Dr. Bahram Eynollahi (ministre de la Santé) a présenté son rapport.
- Bihar Al-Anwar, Tome 45, p.116
- Bihar Al-Anwar, Tome 45, p.135
- Bihar Al-Anwar, Tome 45, p.109 (approximativement)
- Discours télévisé prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la grande Dame Zeynab et du jour des infirmiers (20 décembre 2020)
- Discours prononcé lors d’une rencontre avec le Siège national de la lutte contre le corona (10 mai 2020)