À la veille de l’anniversaire de la naissance de l’Imam Hassan Mojtaba – béni soit-il
Hosseiniyeh Imam Khomeiny (que son âme repose au paradis)
Grâce au nom de Dieu le Tout-miséricordieux le Très-miséricordieux
Bienheureux à vous tous, l’anniversaire de la naissance de l’Imam Mojtaba, l’Imam Hassan – béni soit-il -, cette incarnation du beau et du magnifique, en vertu de la parole du Sceau des prophètes (paix et bénédictions divine à lui et à ses descendants) – qui a choisi ce nom à ce nouveau-né – ce qui est majestueux ; il est très important que le Prophète appela cet honorable imam, cet enfant béni « Hassan ».
Je rappelle les bienfaits de ramadan pour vos cœurs sensibles, vos âmes délicats et vos sentiments si doux ; s’il y a vraiment des personnes qui devront profiter de cette masse abondante de bienfaits, parmi ceux qui doivent et devront en profiter a maxima, seront ceux qui ont du goût, de l’esprit, du cœur, des sentiments délicats ; c'est-à-dire vous. Qui serait-il mieux que vous pour jouir de ces minutes, de ces instants, de ces heures, de ces jours et des nuits de ce mois – qui est le mois du rapprochement à Dieu, le mois de la sensibilité du cœur, le mois de la familiarisation avec Dieu sublime, le mois du rappel, le mois de l’humiliation – et qui serait-il mieux que ceux qui ont le cœur pur et sensible ainsi que des sentiments si doux.
Pour entrer au paradis du rappel, de la familiarisation et de l’enthousiasme, les meilleurs moyens sont les prières et les invocations, qui sont propres à ce mois ; des prières spécifiques de ce mois, des prières que l’on pourrait réciter à tous les moments sensibles ; en l’occurrence les invocations de Shaabanieh ou les prières du Sahifeh Sajadieh ; ce qui est très précieux. « Ecoute ma prière, lorsque je Te sollicite ; écoute ma voix, lorsque je T’appelle ; accorde-moi Ton attention, lorsque je T’invoque » (Prières de Shaabanieh). Vos cœurs si doux pourront mieux exprimer de telles paroles grâce à une présence plus sincère et plus attentive. « Je me suis précipité vers Toi, et gémissant et désespéré je suis devant Ta cour » (Prières de Shaabanieh). De telles expressions, un tel lexique sont émis des cœurs les plus tendres et des bouches les plus éloquentes. À qui incomberait-il de les saisir, de les comprendre et d’en jouir mieux que vous, mieux que ces cœurs ô combien purs et tendres. Ne négligez point cette prière en ce mois. A travers les prières et invocations de Shaabanieh : « ce cœur dont sa ferveur le fait élever, lui donne de l’élan, le fait rapprocher à la cour divine » ce dont l’homme sollicite à son Seigneur le Très-haut, quel est le cœur qui est le plus disposé, que ce cœur si sensible et si tendre ? Eh bien, Dieu soit loué, cela se reflète chez vous.
Il est dit dans la prière Abi Hamza Thamali : « Je T’ai connu par Toi-même, Tu m’as guidé vers Toi-même, Tu m’as appelé à Toi-même ; ô Seigneur sans Toi, je ne saurais jamais qui Tu étais. » Un rapport si sublime et si spirituel avec le Seigneur le Très-haut, avec l’Origine de l’amour et de l’honneur, est très précieux. C’est très important. Cela ravive vraiment les cœurs qui sont si sensibles, les préserve, les remplit de l’espoir, il leur est un appui et un refuge. Sans prendre en considération à qui s’adresse le feu Akhavan à travers ces vers et pour quelle raison, je voudrais les évoquer à l’adresse du Sahifeh Sajjadieh, je les reprends à l’adresse de la prière Abi Hamza Thamali : « Ô l’appui et le refuge des plus beaux moments comblés de chasteté et de splendeur de ma solitude et de mon intimité, ô ma douce et majestueuse rivière ». Voilà la prière. Ne vous en détournez jamais, ne vous éloignez jamais de la prière. La prière est très précieuse. La prière est cet élixir qui saurait bouleverser les cœurs contaminés de désespoir, infectés de pessimisme ou souillés de sentiments erronés, qui les guiderait vers la Voie droite. La prière est un tel élément, profitez-en. Prononcez les termes de la prière est certes le degré le plus bas de prier – que l’homme récite uniquement ces mêmes termes, qu’il n’en saisisse même pas justement le sens ou qu’il comprenne seulement le sens apparent – mais se familiariser avec la prière, se familiariser avec ses thèmes, d’en sonder les profondeurs, cela même est précieux.
La poésie est un élément imprégnant, son influence sur tous les ensembles lexiques est de double prégnance ; autrement dit, aucune parole, qu’elle soit même éloquente, belle et consistante, ne serait pas marquante si elle n’est pas de la poésie. La poésie est une telle structure, un tel élément. La poésie a un rôle de stimulant, et là où la place est à l’incitation, la poésie joue le rôle du guide, elle retrace les lignes, elle oriente l’interlocuteur, celui qui lit le poème. Cela vous donne donc de responsabilité. Lorsque vous disposez d’une fortune, d’un moyen qui vous permettra d’accomplir de grandes tâches, si vous ne l’utilisez pas, vous n’aurez pas rempli votre responsabilité, vous avez agi contre votre engagement. Cela vous charge de responsabilité. Dieu le Très-haut vous a accordé cette manne, mais à l’instar de tous les bienfaits, il faudra en répondre, il faudra répondre de la manne divine, on vous interrogera qu’avez-vous fait de ce bienfait ?
On pourrait avec cet outil qu’est la poésie, guider l’interlocuteur à la voie droite, la droite Voie ; on pourrait aussi le mener vers la voie de la perdition, le faire anéantir. La poésie pourrait conduire l’homme au périgée ; nous avons de ce genre de poésie, surtout à cette époque où la culture débridée, écartée des normes de l’éthique et de l’humain, par les instruments modernes – les instruments médiatiques modernes – est diffusée à profusion. La poésie est parfois un instrument pour faire basculer, pour faire chavirer, pour faire dévier l’homme. En voilà l’autre aspect. Par conséquent la poésie pourrait être à l’origine de ces deux aspects. Le poète, mû par ses sentiments délicats est à même de comprendre, de jubiler, de sombrer dans la mélancolie, et de composer. Le fait de composer découle de la ferveur du poète mais aussi de sa mélancolie ; découle des sentiments, de la conception ou la contemplation d’une chose que les simples mortels ne perçoivent pas. Cela a un double aspect : il pourrait conduire vers le bien, il pourrait être tout à fait le contraire. Si une poésie est excessivement sous l’influence des instincts sexistes – malheureusement il y a aujourd’hui des gens dans notre pays qui conduisent la poésie vers cette direction, ils l’entraînent de force, après le fait que nos jeunes se sont mus dans l’ambiance sincère, douce et très belle de spiritualité, de l’épique et de révolutionnaire. Il y a maintenant des gens qui ont commencé, dans différents endroits, surtout sur la toile, voire par différents moyens, via la poésie aussi, d’entraîner et de conduire les jeunes vers les instincts excessifs sexistes – ce qui est très néfaste, c’est une sonnette d’alarme. C’est ainsi tantôt. C’est tantôt la cupidité personnelle, c’est tantôt la célébration de l’injustice, ce qui a malheureusement dans notre histoire de longs antécédents : la célébration du tyran et de la tyrannie.
Aujourd’hui nous en avons l’antipode ; Dieu soit loué, je vois heureusement un nombre de ces jeunes poètes qui sont devant nous ; j’ai déjà entendu et lu des poèmes à propos du Yémen – le poème de M. Sayyar – et d’autres poèmes. Ce qu’ils ont composé est très bien ; ce que ce soir, nos amis ont lu est aussi très bien ; ils sont corrects, c’est juste ; voilà une œuvre correcte ; voilà l’engagement auquel il faut répondre, il faut répondre à Dieu le Très-haut ; c’est un des aspects de la prière pour promouvoir les vertus et l’éthique : « ô Seigneur, écarte-moi des occupations qui m’empêchent d’assumer mon devoir en tant que Ton serviteur » (Sahifeh Sajjadieh). Il faut s’en préoccuper ; on nous interrogera demain à ce propos ; il dit : Seigneur, ce à quoi Tu nous interrogeras demain, mets-le aujourd’hui à ma disposition pour que je l’accomplisse. Eh bien, vous disposez de ce moyen, il se pourrait qu’il y ait des gens dont le cœur est empli, mais ils ne sont pas en mesure de le dire ; mais vous, Dieu soit loué, vous pouvez le dire ; dites-le, cela serait efficace. Ce poème que vous composez avec pour thème Bahreïn, ou pour le Yémen ou pour le Liban, ou pour Gaza ou pour la Palestine ou pour la Syrie, tous les poèmes que vous composez pour les objectifs de l’Oumma islamique, là où sera employé ce poème, là où sera-t-il utilisé, ce poème avance dans ces sens, ce sera alors en ce moment-là que l’expression « certains poèmes sont de la sagesse » s’appliquera à votre poésie ; ce qui est indubitablement la poésie de la sagesse.
Je l’ai dit à maintes reprises dans cette réunion et dans beaucoup d’autres assises – la neutralité dans le combat du juste contre le faux n’a pas de sens. Il y a parfois une querelle ambigüe, c’est une autre affaire, lorsqu’il y a un juste et un faux, la neutralité n’a plus de sens ; il faut prendre parti pour le juste et se dresser devant le faux ; or un quidam tient tête militairement, un autre politiquement ; on pourrait y résister de différentes manières : celui-ci est en mesure de tenir tête par le verbe, par le langage, par la pensée, qu’il résiste donc. Le poète ne peut pas rester neutre dans la guerre du vrai contre le faux. Si le poète, l’artiste restent neutres, ils ont gâché la manne divine ; et si – Dieu ne le veut pas – ils prenaient parti pour le faux, ils auraient alors trahi, ils auraient commis du crime. Ce n’est plus de négligence, il s’agit du crime. Votre nation a vécu de nombreuses injustices pendant toutes ces longues années ; il faut parler de ces injustices ; il faut les répercuter pour le monde.
On a bombardé en 1987 Sardasht – c’est du contemporain – serait-il chose infime ? Qu’on largue des bombes chimiques sur toute une ville, qu’on décime des milliers de personnes dans une ville – petits et grands, vieux et jeunes, hommes et femmes – que le monde s’emmure dans le silence ! Un monde où parfois la chute d’un chat dans un puits devient un grand problème, qui serait à la une des journaux et des télévisions : un chat ou par exemple un renard tombe dans un puits, un tel ou tel appareil conjugue les efforts pour le faire sortir vivant, ou bien un cétacé s’échoue sur la plage et il est en agonie, on s’emploie à le faire retourner à la mer, on fait tout un tapage autour de ces affaires, alors que le monde s’emmure dans un silence de marbre lorsqu’il s’agit du massacre par bombardement chimique des habitants de toute une ville ! Quand je dis le monde, je n’entends pas les peuples ; les peuples n’ont pas de moyens, n’ont pas d’outils ; j’entends par là les puissances qui dominent les appareils propagandistes du monde ; en persan, on comprend les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, les forces occidentales hégémoniques, les forces sionistes. Ce sont ces gens-là qui dominent le paysage propagandiste du monde ; ils ne permettent que rien ne change. Pour l’heure, ils sont en train de bombarder le Yémen – nuits et jours –aucune voix ne s’élève ; hier on bombardait Gaza, il y a quelque temps le Liban était bombardé ; personne ne disait mot ; et maintenant supposez que deux trafiquants de drogue soient jugés et exécutés dans un lieu quelconque, ce sera un grand tapage médiatique qui sera soulevé ; le monde est ainsi ; que pourrait-on faire face à ce monde ? Que devra-t-il faire un homme honorable devant une telle prise de position, face à une telle impunité, à une telle animosité ; hormis les motivations religieuses et le devoir confessionnel, quel sera le verdict de l’honneur de l’homme, de sa conscience et de son humanité. Ce sont tous des charges sur le dos.
Je suis certes satisfait du progrès de la poésie dans le pays de l’époque postrévolutionnaire ; elle a vraiment fait des progrès. Ces jeunes qui lisent aujourd’hui la poésie ont des différences explicites et implicites avec les jeunes d’il y a dix ans ; autrement dit il y a vraiment un grand progrès, c’est une poésie très appréciable, cependant la poésie dans notre pays est beaucoup plus que cela. Constatez vous-mêmes, constatez vous-mêmes cette jeune fille qui est une lycéenne – j’ai entendu dire que « la Ville des lettres » a lancé des activités lycéennes, qu’elle rassemble les gens - nos lycéens, nos jeunes, nos adolescents, nos filles, nos garçons composent des poèmes et même très bien, avec des thèmes si appréciables, avec une imagination si puissante, cela est appréciable ; je dois cependant rappeler que le niveau général de la poésie contemporaine n’est pas encore conforme au niveau général de l’Iran ; autrement dit nous avions des périodes – qui ne sont pas très loin de nous – nous avions des périodes où le niveau général de la poésie, c'est-à-dire dans la perspective des sommets d’antan, qui était plus élevé que notre actuel niveau. Bien entendu, nous avions des figures saillantes, des poètes aussi bien dans le genre de qasida, de ghazal ou d’autres genres ; il faut les avoir pour pouvoir promouvoir la poésie ; nous le ferons, nous œuvrerons dans ce sens.
Nous sommes très vastes du point de vue de l’étendue ; il nous incombe de faire avancer cette vaste étendue ; cela est nécessaire. Certes, le Centre artistique est responsable ; il y a également d’autres appareils qui sont responsables, des appareils gouvernementaux, des appareils liés à l’Ordre ou d’autres – la Radiotélévision et les autres – tout le monde a pour tâche d’honorer la poésie, la poésie est un grand phénomène, un phénomène important. Je constate qu’au sein de notre Ordre, dans notre pays, ceux qui devront avoir une juste conception de la poésie, certains d’entre eux – je ne dis pas tous – n’ont pas encore découvert de l’importance de la poésie ; ils n’ont pas en fait rendu à la poésie le rang qui lui revient ; ils n’ont pas pu comprendre dans le sens vrai du terme, l’importance de la poésie ; la poésie a un effet extraordinaire ; l’effet d’un vers ou bien d’un ghazal ou d’un poème s’avère parfois plus profond qu’un discours d’une heure ou de deux heures d’une personne érudite ; cela est donc très important ; autrement dit c’est un joyau précieux ; la poésie a une telle importance ; il faut donc reconnaître sa valeur.
En plus, parmi les faits qui sont très appréciables dans notre pays, et Dieu soit loué, on en perçoit les effets dans cette réunion et on en a déjà constaté et j’en suis très content, c’est la réaction rapide dont font preuve nos jeunes poètes envers les événements ; ce qui est très précieux. C’est très appréciable. Que personne ne s’imagine que c’est un point négatif ; non c’est très positif. Nous avions tout au long de l’histoire, nous avions même à l’époque contemporaine, à l’époque proche de nous, des cas où ces mêmes réactions rapides avaient engendré les meilleurs effets. Lorsqu'une jeune fille a détourné un avion israélien, le regretté Amiri Firouzkouhi a composé une qasida ; or Amiri Firouzkouhi, ceux qui le connaissaient, savent qu’il n’était pas un jeune homme, un révolutionnaire et dans ce registre, mais en raison de ce sentiment qu’il avait éprouvé, a composé cette belle et excellente qasida à l’époque – il y a quarante et quelques années – et cela conformément à la donne, conformément au temps ; « Il y avait là une Ghazaleh… » je ne m’en souviens pas des vers, à l’époque j’en savais par cœur de nombreux vers, je les avais entendus de sa propre bouche. En tout état de cause, cela est très appréciable, le fait de réagir rapidement, et d’expliquer, c’est une bonne chose.
Je souhaite, Dieu le veut, que la poésie militante parvienne au fil de jour à un degré plus élevé. Certes, je n’entends pas par la poésie militante, la poésie qui est composée à l’époque de la Révolution, même contre la Révolution, ce n’est pas de la poésie militante. Certains pensent que la poésie de la guerre est cette poésie qui est composée à propos de la guerre mais la poésie anti-guerre ! Ce n’est pas la poésie de la guerre, c’est la poésie contre la guerre. La poésie militante c’est cette poésie qui est au service des objectifs de la révolution ; c’est là la poésie de la révolution et non pas la poésie de l’époque de la révolution, je n’entends pas une telle chose ; j’entends par la poésie militante la poésie qui soit au service des objectifs de la révolution ; au service de la justice, au service de l’humanité, au service de la religion, au service de l’unité, au service de la grandeur nationale, au service du progrès tous azimuts du pays, au service de l’édification de l’homme dans le sens vrai du terme ; voilà la poésie militante dans le sens des objectifs de la révolution.
Je souhaite, Dieu le veut, que le Seigneur vous accorde du succès, vous insuffle la vie, que vos jeunes, Dieu le veut, avancent de longues années durant sur la droite Voie, et que le pays, le futur et les générations futures, Dieu le veut, en profitent.
Va salamalaykoum va rahmat Allah
Hosseiniyeh Imam Khomeiny (que son âme repose au paradis)
Grâce au nom de Dieu le Tout-miséricordieux le Très-miséricordieux
Bienheureux à vous tous, l’anniversaire de la naissance de l’Imam Mojtaba, l’Imam Hassan – béni soit-il -, cette incarnation du beau et du magnifique, en vertu de la parole du Sceau des prophètes (paix et bénédictions divine à lui et à ses descendants) – qui a choisi ce nom à ce nouveau-né – ce qui est majestueux ; il est très important que le Prophète appela cet honorable imam, cet enfant béni « Hassan ».
Je rappelle les bienfaits de ramadan pour vos cœurs sensibles, vos âmes délicats et vos sentiments si doux ; s’il y a vraiment des personnes qui devront profiter de cette masse abondante de bienfaits, parmi ceux qui doivent et devront en profiter a maxima, seront ceux qui ont du goût, de l’esprit, du cœur, des sentiments délicats ; c'est-à-dire vous. Qui serait-il mieux que vous pour jouir de ces minutes, de ces instants, de ces heures, de ces jours et des nuits de ce mois – qui est le mois du rapprochement à Dieu, le mois de la sensibilité du cœur, le mois de la familiarisation avec Dieu sublime, le mois du rappel, le mois de l’humiliation – et qui serait-il mieux que ceux qui ont le cœur pur et sensible ainsi que des sentiments si doux.
Pour entrer au paradis du rappel, de la familiarisation et de l’enthousiasme, les meilleurs moyens sont les prières et les invocations, qui sont propres à ce mois ; des prières spécifiques de ce mois, des prières que l’on pourrait réciter à tous les moments sensibles ; en l’occurrence les invocations de Shaabanieh ou les prières du Sahifeh Sajadieh ; ce qui est très précieux. « Ecoute ma prière, lorsque je Te sollicite ; écoute ma voix, lorsque je T’appelle ; accorde-moi Ton attention, lorsque je T’invoque » (Prières de Shaabanieh). Vos cœurs si doux pourront mieux exprimer de telles paroles grâce à une présence plus sincère et plus attentive. « Je me suis précipité vers Toi, et gémissant et désespéré je suis devant Ta cour » (Prières de Shaabanieh). De telles expressions, un tel lexique sont émis des cœurs les plus tendres et des bouches les plus éloquentes. À qui incomberait-il de les saisir, de les comprendre et d’en jouir mieux que vous, mieux que ces cœurs ô combien purs et tendres. Ne négligez point cette prière en ce mois. A travers les prières et invocations de Shaabanieh : « ce cœur dont sa ferveur le fait élever, lui donne de l’élan, le fait rapprocher à la cour divine » ce dont l’homme sollicite à son Seigneur le Très-haut, quel est le cœur qui est le plus disposé, que ce cœur si sensible et si tendre ? Eh bien, Dieu soit loué, cela se reflète chez vous.
Il est dit dans la prière Abi Hamza Thamali : « Je T’ai connu par Toi-même, Tu m’as guidé vers Toi-même, Tu m’as appelé à Toi-même ; ô Seigneur sans Toi, je ne saurais jamais qui Tu étais. » Un rapport si sublime et si spirituel avec le Seigneur le Très-haut, avec l’Origine de l’amour et de l’honneur, est très précieux. C’est très important. Cela ravive vraiment les cœurs qui sont si sensibles, les préserve, les remplit de l’espoir, il leur est un appui et un refuge. Sans prendre en considération à qui s’adresse le feu Akhavan à travers ces vers et pour quelle raison, je voudrais les évoquer à l’adresse du Sahifeh Sajjadieh, je les reprends à l’adresse de la prière Abi Hamza Thamali : « Ô l’appui et le refuge des plus beaux moments comblés de chasteté et de splendeur de ma solitude et de mon intimité, ô ma douce et majestueuse rivière ». Voilà la prière. Ne vous en détournez jamais, ne vous éloignez jamais de la prière. La prière est très précieuse. La prière est cet élixir qui saurait bouleverser les cœurs contaminés de désespoir, infectés de pessimisme ou souillés de sentiments erronés, qui les guiderait vers la Voie droite. La prière est un tel élément, profitez-en. Prononcez les termes de la prière est certes le degré le plus bas de prier – que l’homme récite uniquement ces mêmes termes, qu’il n’en saisisse même pas justement le sens ou qu’il comprenne seulement le sens apparent – mais se familiariser avec la prière, se familiariser avec ses thèmes, d’en sonder les profondeurs, cela même est précieux.
La poésie est un élément imprégnant, son influence sur tous les ensembles lexiques est de double prégnance ; autrement dit, aucune parole, qu’elle soit même éloquente, belle et consistante, ne serait pas marquante si elle n’est pas de la poésie. La poésie est une telle structure, un tel élément. La poésie a un rôle de stimulant, et là où la place est à l’incitation, la poésie joue le rôle du guide, elle retrace les lignes, elle oriente l’interlocuteur, celui qui lit le poème. Cela vous donne donc de responsabilité. Lorsque vous disposez d’une fortune, d’un moyen qui vous permettra d’accomplir de grandes tâches, si vous ne l’utilisez pas, vous n’aurez pas rempli votre responsabilité, vous avez agi contre votre engagement. Cela vous charge de responsabilité. Dieu le Très-haut vous a accordé cette manne, mais à l’instar de tous les bienfaits, il faudra en répondre, il faudra répondre de la manne divine, on vous interrogera qu’avez-vous fait de ce bienfait ?
On pourrait avec cet outil qu’est la poésie, guider l’interlocuteur à la voie droite, la droite Voie ; on pourrait aussi le mener vers la voie de la perdition, le faire anéantir. La poésie pourrait conduire l’homme au périgée ; nous avons de ce genre de poésie, surtout à cette époque où la culture débridée, écartée des normes de l’éthique et de l’humain, par les instruments modernes – les instruments médiatiques modernes – est diffusée à profusion. La poésie est parfois un instrument pour faire basculer, pour faire chavirer, pour faire dévier l’homme. En voilà l’autre aspect. Par conséquent la poésie pourrait être à l’origine de ces deux aspects. Le poète, mû par ses sentiments délicats est à même de comprendre, de jubiler, de sombrer dans la mélancolie, et de composer. Le fait de composer découle de la ferveur du poète mais aussi de sa mélancolie ; découle des sentiments, de la conception ou la contemplation d’une chose que les simples mortels ne perçoivent pas. Cela a un double aspect : il pourrait conduire vers le bien, il pourrait être tout à fait le contraire. Si une poésie est excessivement sous l’influence des instincts sexistes – malheureusement il y a aujourd’hui des gens dans notre pays qui conduisent la poésie vers cette direction, ils l’entraînent de force, après le fait que nos jeunes se sont mus dans l’ambiance sincère, douce et très belle de spiritualité, de l’épique et de révolutionnaire. Il y a maintenant des gens qui ont commencé, dans différents endroits, surtout sur la toile, voire par différents moyens, via la poésie aussi, d’entraîner et de conduire les jeunes vers les instincts excessifs sexistes – ce qui est très néfaste, c’est une sonnette d’alarme. C’est ainsi tantôt. C’est tantôt la cupidité personnelle, c’est tantôt la célébration de l’injustice, ce qui a malheureusement dans notre histoire de longs antécédents : la célébration du tyran et de la tyrannie.
Aujourd’hui nous en avons l’antipode ; Dieu soit loué, je vois heureusement un nombre de ces jeunes poètes qui sont devant nous ; j’ai déjà entendu et lu des poèmes à propos du Yémen – le poème de M. Sayyar – et d’autres poèmes. Ce qu’ils ont composé est très bien ; ce que ce soir, nos amis ont lu est aussi très bien ; ils sont corrects, c’est juste ; voilà une œuvre correcte ; voilà l’engagement auquel il faut répondre, il faut répondre à Dieu le Très-haut ; c’est un des aspects de la prière pour promouvoir les vertus et l’éthique : « ô Seigneur, écarte-moi des occupations qui m’empêchent d’assumer mon devoir en tant que Ton serviteur » (Sahifeh Sajjadieh). Il faut s’en préoccuper ; on nous interrogera demain à ce propos ; il dit : Seigneur, ce à quoi Tu nous interrogeras demain, mets-le aujourd’hui à ma disposition pour que je l’accomplisse. Eh bien, vous disposez de ce moyen, il se pourrait qu’il y ait des gens dont le cœur est empli, mais ils ne sont pas en mesure de le dire ; mais vous, Dieu soit loué, vous pouvez le dire ; dites-le, cela serait efficace. Ce poème que vous composez avec pour thème Bahreïn, ou pour le Yémen ou pour le Liban, ou pour Gaza ou pour la Palestine ou pour la Syrie, tous les poèmes que vous composez pour les objectifs de l’Oumma islamique, là où sera employé ce poème, là où sera-t-il utilisé, ce poème avance dans ces sens, ce sera alors en ce moment-là que l’expression « certains poèmes sont de la sagesse » s’appliquera à votre poésie ; ce qui est indubitablement la poésie de la sagesse.
Je l’ai dit à maintes reprises dans cette réunion et dans beaucoup d’autres assises – la neutralité dans le combat du juste contre le faux n’a pas de sens. Il y a parfois une querelle ambigüe, c’est une autre affaire, lorsqu’il y a un juste et un faux, la neutralité n’a plus de sens ; il faut prendre parti pour le juste et se dresser devant le faux ; or un quidam tient tête militairement, un autre politiquement ; on pourrait y résister de différentes manières : celui-ci est en mesure de tenir tête par le verbe, par le langage, par la pensée, qu’il résiste donc. Le poète ne peut pas rester neutre dans la guerre du vrai contre le faux. Si le poète, l’artiste restent neutres, ils ont gâché la manne divine ; et si – Dieu ne le veut pas – ils prenaient parti pour le faux, ils auraient alors trahi, ils auraient commis du crime. Ce n’est plus de négligence, il s’agit du crime. Votre nation a vécu de nombreuses injustices pendant toutes ces longues années ; il faut parler de ces injustices ; il faut les répercuter pour le monde.
On a bombardé en 1987 Sardasht – c’est du contemporain – serait-il chose infime ? Qu’on largue des bombes chimiques sur toute une ville, qu’on décime des milliers de personnes dans une ville – petits et grands, vieux et jeunes, hommes et femmes – que le monde s’emmure dans le silence ! Un monde où parfois la chute d’un chat dans un puits devient un grand problème, qui serait à la une des journaux et des télévisions : un chat ou par exemple un renard tombe dans un puits, un tel ou tel appareil conjugue les efforts pour le faire sortir vivant, ou bien un cétacé s’échoue sur la plage et il est en agonie, on s’emploie à le faire retourner à la mer, on fait tout un tapage autour de ces affaires, alors que le monde s’emmure dans un silence de marbre lorsqu’il s’agit du massacre par bombardement chimique des habitants de toute une ville ! Quand je dis le monde, je n’entends pas les peuples ; les peuples n’ont pas de moyens, n’ont pas d’outils ; j’entends par là les puissances qui dominent les appareils propagandistes du monde ; en persan, on comprend les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, les forces occidentales hégémoniques, les forces sionistes. Ce sont ces gens-là qui dominent le paysage propagandiste du monde ; ils ne permettent que rien ne change. Pour l’heure, ils sont en train de bombarder le Yémen – nuits et jours –aucune voix ne s’élève ; hier on bombardait Gaza, il y a quelque temps le Liban était bombardé ; personne ne disait mot ; et maintenant supposez que deux trafiquants de drogue soient jugés et exécutés dans un lieu quelconque, ce sera un grand tapage médiatique qui sera soulevé ; le monde est ainsi ; que pourrait-on faire face à ce monde ? Que devra-t-il faire un homme honorable devant une telle prise de position, face à une telle impunité, à une telle animosité ; hormis les motivations religieuses et le devoir confessionnel, quel sera le verdict de l’honneur de l’homme, de sa conscience et de son humanité. Ce sont tous des charges sur le dos.
Je suis certes satisfait du progrès de la poésie dans le pays de l’époque postrévolutionnaire ; elle a vraiment fait des progrès. Ces jeunes qui lisent aujourd’hui la poésie ont des différences explicites et implicites avec les jeunes d’il y a dix ans ; autrement dit il y a vraiment un grand progrès, c’est une poésie très appréciable, cependant la poésie dans notre pays est beaucoup plus que cela. Constatez vous-mêmes, constatez vous-mêmes cette jeune fille qui est une lycéenne – j’ai entendu dire que « la Ville des lettres » a lancé des activités lycéennes, qu’elle rassemble les gens - nos lycéens, nos jeunes, nos adolescents, nos filles, nos garçons composent des poèmes et même très bien, avec des thèmes si appréciables, avec une imagination si puissante, cela est appréciable ; je dois cependant rappeler que le niveau général de la poésie contemporaine n’est pas encore conforme au niveau général de l’Iran ; autrement dit nous avions des périodes – qui ne sont pas très loin de nous – nous avions des périodes où le niveau général de la poésie, c'est-à-dire dans la perspective des sommets d’antan, qui était plus élevé que notre actuel niveau. Bien entendu, nous avions des figures saillantes, des poètes aussi bien dans le genre de qasida, de ghazal ou d’autres genres ; il faut les avoir pour pouvoir promouvoir la poésie ; nous le ferons, nous œuvrerons dans ce sens.
Nous sommes très vastes du point de vue de l’étendue ; il nous incombe de faire avancer cette vaste étendue ; cela est nécessaire. Certes, le Centre artistique est responsable ; il y a également d’autres appareils qui sont responsables, des appareils gouvernementaux, des appareils liés à l’Ordre ou d’autres – la Radiotélévision et les autres – tout le monde a pour tâche d’honorer la poésie, la poésie est un grand phénomène, un phénomène important. Je constate qu’au sein de notre Ordre, dans notre pays, ceux qui devront avoir une juste conception de la poésie, certains d’entre eux – je ne dis pas tous – n’ont pas encore découvert de l’importance de la poésie ; ils n’ont pas en fait rendu à la poésie le rang qui lui revient ; ils n’ont pas pu comprendre dans le sens vrai du terme, l’importance de la poésie ; la poésie a un effet extraordinaire ; l’effet d’un vers ou bien d’un ghazal ou d’un poème s’avère parfois plus profond qu’un discours d’une heure ou de deux heures d’une personne érudite ; cela est donc très important ; autrement dit c’est un joyau précieux ; la poésie a une telle importance ; il faut donc reconnaître sa valeur.
En plus, parmi les faits qui sont très appréciables dans notre pays, et Dieu soit loué, on en perçoit les effets dans cette réunion et on en a déjà constaté et j’en suis très content, c’est la réaction rapide dont font preuve nos jeunes poètes envers les événements ; ce qui est très précieux. C’est très appréciable. Que personne ne s’imagine que c’est un point négatif ; non c’est très positif. Nous avions tout au long de l’histoire, nous avions même à l’époque contemporaine, à l’époque proche de nous, des cas où ces mêmes réactions rapides avaient engendré les meilleurs effets. Lorsqu'une jeune fille a détourné un avion israélien, le regretté Amiri Firouzkouhi a composé une qasida ; or Amiri Firouzkouhi, ceux qui le connaissaient, savent qu’il n’était pas un jeune homme, un révolutionnaire et dans ce registre, mais en raison de ce sentiment qu’il avait éprouvé, a composé cette belle et excellente qasida à l’époque – il y a quarante et quelques années – et cela conformément à la donne, conformément au temps ; « Il y avait là une Ghazaleh… » je ne m’en souviens pas des vers, à l’époque j’en savais par cœur de nombreux vers, je les avais entendus de sa propre bouche. En tout état de cause, cela est très appréciable, le fait de réagir rapidement, et d’expliquer, c’est une bonne chose.
Je souhaite, Dieu le veut, que la poésie militante parvienne au fil de jour à un degré plus élevé. Certes, je n’entends pas par la poésie militante, la poésie qui est composée à l’époque de la Révolution, même contre la Révolution, ce n’est pas de la poésie militante. Certains pensent que la poésie de la guerre est cette poésie qui est composée à propos de la guerre mais la poésie anti-guerre ! Ce n’est pas la poésie de la guerre, c’est la poésie contre la guerre. La poésie militante c’est cette poésie qui est au service des objectifs de la révolution ; c’est là la poésie de la révolution et non pas la poésie de l’époque de la révolution, je n’entends pas une telle chose ; j’entends par la poésie militante la poésie qui soit au service des objectifs de la révolution ; au service de la justice, au service de l’humanité, au service de la religion, au service de l’unité, au service de la grandeur nationale, au service du progrès tous azimuts du pays, au service de l’édification de l’homme dans le sens vrai du terme ; voilà la poésie militante dans le sens des objectifs de la révolution.
Je souhaite, Dieu le veut, que le Seigneur vous accorde du succès, vous insuffle la vie, que vos jeunes, Dieu le veut, avancent de longues années durant sur la droite Voie, et que le pays, le futur et les générations futures, Dieu le veut, en profitent.
Va salamalaykoum va rahmat Allah