Le Guide de la Révolution islamique a rencontré aujourd’hui une assemblée de jeunes écoliers en vue de la journée nationale contre l'arrogance mondiale commémorée chaque année le 4 novembre. En définissant cette date anniversaire comme la représentation parfaite de l’abjection américaine, il a aussi indiqué que c’est une preuve de leur affaiblissement. Dans son discours, il a mis à nue la manipulation honteuse des États-Unis : “L’Amérique, l’entité sioniste et plusieurs pays européens ainsi que d’autres petits groupuscules ont tout mis en oeuvre ces dernières semaines contre la nation iranienne sous forme d’une guerre hybride. La nation a su repousser ses assaillants et les faire échouer.”
La journée du 4 novembre est une date historique pour le leader de la Révolution : “Ce genre de rassemblement et de manifestation à l’occasion de cette journée énerve les Américains car cet événement met à nue la fragilité de la puissance américaine et prouve qu’elle peut être vaincue."
En faisant un parallèle historique entre la date du 4 novembre 1979 et celle du 4 novembre 1964, date à laquelle l’Imam Khomeini a été exilé après son discours contre le traitement de faveur des américains en Iran, il dit : “ La loi de l’immunité des ressortissants américains concernant leurs crimes et exactions, a été promulguée au Majles sous l’ordre de Mohammad Reza Pahlavi lui-même. L’Imam s’est opposé à cette loi et l’a remise en cause. C’est pour cela qu’il a été exilé.”
Il a aussi rappelé la répression meurtrière de la manifestation des écoliers devant l'université de Téhéran le 4 novembre 1978, ce qui a mené l’année d’après, à la même date, à la prise de l’ambassade américaine. “Un nombre important de documents classés secrets qui mettent en lumière la trahison, l'ingérence et le pillage des ressources naturelles par les États-Unis durant le règne du Shah ont été découverts lors de cette prise. Des documents qui détaillent aussi les conspirations contre la Révolution islamique ont aussi été retrouvés. Cependant, malgré que nous l’ayons rappelé à plusieurs reprises, ces faits ne sont pas enseignés à l’école et ne sont pas encore inscrits dans le programme scolaire.”
Les Américains insistent beaucoup sur cette prise de l’ambassade comme étant le point de départ des conflits entre l’Iran et l’Amérique mais le Guide de la Révolution qualifie cela de grand mensonge : “le point de départ véritable est le 19 août 1953, date à laquelle les États-Unis avec l’appui britannique, ont renversé par un coup d’État, le gouvernement légitime de Mossadeq."
En ajoutant que Mossadeq a subi cela malgré qu'il faisait confiance aux Américains, il dit : “Mossadeq n’était ni un religieux ni un islamiste. Son seul crime était son souhait de vouloir donner le pétrole iranien aux Iraniens et arrêter la main mise des britanniques. Les Américains, pour leurs intérêts ne pouvaient même pas accepter cela. Mossadeq a donc été trahi par eux alors qu’il comptait sur leur aide. Les Américains ont renversé son régime en injectant de l’argent chez certains groupes de traîtres et de malfrats.”
L'Ayatollah Khamenei a donc dénoncé les prises de positions hypocrites des politiciens américains se présentant récemment comme étant du côté de la nation iranienne : “Est-ce qu’il reste encore quelque chose que vous n’ayez pas fait durant ces 4 dernières décennies contre la nation iranienne ? Et si même vous n’avez pas encore tenté une agression militaire, c’est que soit vous n'aviez pas les capacités, soit vous étiez effrayés par la jeunesse iranienne.”
Il a ensuite passé en revue les massacres et les conspirations perpétrés par l’Amérique depuis la victoire de la Révolution. Il a cité entre autres le soutien aux groupes séparatistes au début de la Révolution, le coup d'État de la base militaire du martyr Nojeh à Hamedan ou encore le soutien apporté au groupe terroriste de l’OMK-Munafeqin qui a fait des milliers de victimes dans tout le pays. Il a continué en citant le soutien indéfectible à "un sauvage tel que Saddam" durant la guerre imposée par l’Irak sur l’Iran, l’attaque balistique contre l’avion commercial iranien qui a engendré plus de 300 martyrs dans le Golfe Persique, l’embargo contre la nation iranienne depuis la première année de la victoire de la Révolution qui s’est intensifié pour devenir ces dernières années comme un des pires jamais employé contre un peuple dans l'histoire. Et finalement, l’orchestration du chaos durant ces événements récents. Il a rappelé à ce sujet : “En 2009, alors que Obama nous avait plusieurs fois exprimé son amitié par écrit, l’Amérique a soutenu le mouvement de chaos dans le pays en espérant que la République islamique puisse tomber".
S'honorer de l’assasinant du grand Martyr Général Haj Qassem Soleimani qui était à la fois un héros national mais aussi un héros pour toute la région, est pour Ayatollah Khamenei l'apogée de l'ignominie de l’Amérique. Il ajoute à cela : "Elle a soutenu l'assassin de nos savants nucléaires qui n’est autre que l’entité sioniste et a bloqué des milliards de dollars appartenant à la nation iranienne aux États-Unis et dans d’autres pays privant ainsi notre pays de ses ressources pour régler ses problèmes."
“Dans la majorité des actions menées contre l'Iran, on retrouve vos traces et après vous osez mentir éhontément en prétendant soutenir le peuple iranien ? Toutefois, que cela vous plaise ou non, la nation iranienne a neutralisé à maintes reprises vos attaques.” a-t-il dénoncé.
Il poursuit : “Il y a aussi certains événements que nous n'oublierons jamais comme l’assasinant du Martyr Soleimani. Nous restons fermes quant à ce que nous avons annoncé. Le moment venu, nous prendrons les mesures nécessaires.”
Pour lui, l’Amérique d’aujourd’hui est la même Amérique du coup d’État de 1953 et celle qui a soutenu Saddam : “Bien sûr, en comparaison avec le passé, leurs méthodes ont changé et sont devenues plus complexes mais nous avons confiance en notre jeunesse et en les responsables du pays pour déjouer ces plans. Il faut être en alerte.”
Il a également rappelé que d’après beaucoup d'analystes et de chercheurs, un des éléments qui différencie l’Amérique d'aujourd'hui avec celle du passé, c’est le déclin que subit la puissance américaine dans le monde : “Les signes de cette décadence sont maintenant flagrants aux yeux de tous. Les problèmes socio- économiques actuels sont sans précédent aux États-Unis. La fracture au sein de la société américaine est alarmante."
Pour lui, les Américains en sont là car leur système d’analyse du monde est totalement en échec. “L'exemple de l'Afghanistan est très parlant à ce sujet. Ils y sont intervenus il y a 20 ans pour éradiquer les talibans de là et cela s’est accompagné de beaucoup de crimes et de morts mais maintenant, après toutes ces années, on voit que leur plan a échoué et qu'ils ont été obligés de quitter ce pays et de le laisser aux talibans” a-t-il rappelé.
Le cas de la guerre en Irak en est un autre exemple : “les Américains, dès le début de leur intervention, avaient l’intention de s’accaparer les hautes instances du pays en y mettant les personnes qu'ils voulaient. Cependant, jamais les élections ne se sont passées comme ils le voulaient et jamais la situation en Irak n’a été en leur faveur. Ils y ont aussi échoué.”
Il y aussi l’exemple de la défaite des Américains en Syrie et au Liban, surtout récemment avec les enjeux liés aux gazoducs. Concernant l'échec des plans des États-Unis, il conclut et dit : “Un des signes de la décadence américaine, est l'élection par le peuple du précédent et actuel président des États-Unis. L'avant dernier président Trump était considéré par tous comme un fou et pour l’actuel président, tout le monde connaît son état.”
Tous les éléments cités montrent le déclin d’une civilisation et pour le Guide de la Révolution, la majeure partie des puissances occidentales sont concernées : “Avec les médias, les Occidentaux enseignent comment créer des émeutes et préparer des explosifs artisanaux, y a t-il une décadence morale plus poussée que ça ?”
En rappelant le rôle central de l’Amérique dans les émeutes de ces dernières semaines, il dit : “Le communiqué conjoint du ministère du renseignement avec l’organisation du renseignement du corps des Gardiens de la Révolution contient des informations et des découvertes de haute importance. Cela a révélé que l’ennemi était préparé à tout cela dans plusieurs grandes villes ainsi que des petites et avait mis en place un plan.”
La présence de quelques jeunes adolescents dans les rues n’est pour lui qu’une vitrine d’un plan plus vaste : “Ces jeunes sont nos propres enfants et il n'y a rien à dire sur eux. Ils se sont laissés embarquer dans cette histoire sous le coup de l’émotion et à cause d’un manque de lucidité des réalités du terrain. Ce qui faut identifier, ce sont les véritables instigateurs et dirigeants de ce plan.”
“Les services de renseignements quant à eux, suivent de près ces agissements. Leur objectif principal est d’arriver à modifier la compréhension de la nation iranienne pour qu’elle reflète ce que les dirigeants britanniques et américains veulent. La nation iranienne, en réponse à cela, leur a infligé plusieurs gifles et continuera de le faire !” a-t-il souligné.
Il poursuit : “D’autres acteurs ont également rejoint ce plan, ont été en contact avec les services étrangers et ont commis des crimes.”
Pour lui, ce qui s’est passé à Chah-Tcheragh est un crime : "Quelles fautes avaient été commises par ces jeunes écoliers qui ont été tués? Ce petit garçon qui a perdu son père, sa mère et son frère vit actuellement un drame épouvantable, qu’a-t-il fait pour mériter ça? Ou ce jeune étudiant religieux, notre cher Arman qui a été torturé, lynché à mort et jeté à même la rue, quelle faute avait-il commis? ”
"Qui sont ceux qui commettent ce genre de crime et de qui reçoivent-ils les ordres? Ceux qui commettent ce genre d'exactions ne font pas partie de nos enfants. Ces gens doivent être arrêtés au plus vite et traduit en justice", a-t-il déclaré.
L'Ayatollah Khamenei a aussi pointé du doigt le silence des défenseurs des droits de l’homme à propos de ces crimes et a rappelé : “Pourquoi n'ont-ils pas condamné l’attentat de Chiraz? Pourquoi ne cessent-ils pas de propager des fausses informations à ce sujet ? Ils interdisent même que "Archam", le nom de ce jeune garçon soit mentionné? Est-ce qu’ils peuvent encore se prétendre des droits de l’Homme après ça?”
Dans la suite de son discours, le Guide de la Révolution a interpellé la jeunesse et a dit : “La jeunesse d’aujourd’hui, comparée à avant, est bien plus mature, réfléchie. Elle possède une réelle capacité d’analyse et de compréhension. Ceci est une des bénédictions de la Révolution islamique car avant celle-ci, la jeunesse était tellement occupée à des futilités qu’elle n’avait pas la possibilité de se focaliser sur les enjeux importants du pays.”
“L'ennemi est bien conscient des capacités de cette jeunesse et met tout en œuvre en créant un volume important de contenu sur les réseaux sociaux pour justement atteindre leur analyse de la situation” a-t-il affirmé.
Le Guide de la Révolution en s’attardant sur le sujet des fausses informations circulant, dit : “Si j’insiste beaucoup sur l’importance de la bataille du récit et de l’information, c’est bien pour cela. Avant que l’ennemi ne se permette de proposer un récit mensonger, nous devons fournir le contenu nécessaire pour présenter véritablement les faits.”
“Je m’adresse aux responsables des médias et ceux en charge des télécommunications. Mesurez l’importance de la production de contenu dans cette bataille du récit et de l’information. Il faut saisir la raison de la sensibilité des ennemis sur le nom de certaines personnalités.” a-t-il ajouté
Le Guide de la Révolution se tourne également vers les jeunes et dit : “Face à ce plan de l’ennemi, prenez aussi vos responsabilités et faites tout pour éclaircir le vrai du faux”. Un peu plus loin, il poursuit : “Essayez de protéger et de guider ceux parmi votre entourage qui, soit par ignorance, soit par influence des médias, se sont laissés aller dans le sens de l'ennemi. Vous pouvez leur envoyer des messages, sans pour autant vous disputer.”
Pour lui, les événements relatifs aux dernières semaines ne sont pas des simples émeutes mais s’inscrivent plutôt dans une stratégie de guerre hybride : “L’ennemi, c’est à dire l’Amérique et l’entité sioniste, avec l’appui de certains pays européens et en s’aidant de quelques groupuscules se sont ligués contre la nation iranienne. Ils emploient tous leurs services de renseignement, les médias, les réseaux sociaux et ils profitent également de l’expérience acquise dans d’autres pays contre l’Iran.”
L’Ayatollah Khamenei ajoute : “Ceci étant dit, le peuple a, dans le vrais sens du terme, infligé une gifle à ses ennemis et les a tenus en échec."
Le Guide de la Révolution, en indiquant le changement inévitable de l’ordre mondial, a invité la jeunesse à discerner où l’Iran et les Iraniens doivent se tenir dans ce nouvel échiquier mondial : “les dimensions exactes de ce nouvel ordre ne sont pas encore claires mais ce qu’on peut dire c’est que le cadre général de ces évolutions est perceptible."
Pour lui, un des premiers aspects de ce changement c’est l'isolement de l’Amérique : “Contrairement au passé où les États-Unis étaient la puissance hégémonique du monde, dans ce nouvel ordre, l’Amérique n’aura pas une place importante et sera complètement isolée. Elle sera obligée de se retirer des différentes parties du monde.”
En revenant sur le slogan "Mort à l’Amérique", scandé par les jeunes écoliers, il déclare : “Certains s'offusquent de ce slogan car ils pensent que ça va attiser l’animosité de l’Amérique contre nous, alors que l’Amérique a déclaré la guerre à la nation iranienne depuis le 18 août 1953. À ce moment-là, personne en Iran ne demandait la mort de l’Amérique. Bien sûr, une fois qu’ils ont frappé, les étudiants de l’université de Téhéran ont scandé pour la première fois le 7 décembre de la même année ce fameux slogan. Ce slogan existe depuis cette date jusqu’à maintenant.”
Il a aussi défini deux autres aspects de ce nouvel ordre : “la transition de la puissance politique, économique, culturelle, scientifique de l'Occident vers l’Asie” et “le développement du front et de la logique de la Résistance”.
Il a nommé la République islamique d’Iran comme le pays qui est à l'origine de ce front de confrontation entre les puissances hégémoniques. “L’imam a été le premier à dire "Ni Est, ni Ouest". Cet état d’esprit et cette parole ferme se sont tellement développés dans la région que beaucoup arrivent à obtenir des résultats avec cette logique. On a pu récemment le voir avec l’affaire des gazoducs que le Liban à réussi à emporter grâce au Hezbollah”, a-t-il déclaré.